La Mémoire et la mer
un mémorial pour la ville du Havre
Le Havre, Normandie, France
1er Prix Meilleur Diplôme Printemps 2020
Clarisse d’Amonville
Jury :
Frank Salama - Directeur(trice) de Diplôme
Bertrand Renaud - Président(e) de Soutenance
Robert Schlumberger - Enseignant(e) Extérieur(e)
Laurence Le Cieux - Expert(e)
Rime Yachfine - Jeune Architecte DESA
Marta Mendonça - Candide
Le Havre n’a pas pu fonder de mémoire collective au lendemain d’un sacrifice encore incompris aujourd’hui. Le projet d’une ville manifeste porté par Auguste Perret au moment de la reconstruction avait pour objectif de cautériser rapidement une plaie qui n’est pas encore totalement cicatrisée. Malgré la fierté de la valorisation de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco, le nouveau sol comme socle lisse, sans accrocs pour la ville d’aujourd’hui, est imperméable et ne laisse pas de place aux traces du Havre détruit. A travers ce pansement amnésique qui recouvre la ville, une trace persiste, un élan qui part de la cité de Perret pour se jeter dans la mer.
A l’image de la naissance du Havre, cette jetée lutte contre la violence des éléments. Elle est marquée par la mer, fait apparaître les strates historiques que la ville a perdues. Sous un ciel plombant, un parcours de la mémoire se dessine et se dirige vers une ruine sans archive, une mémoire indistincte, une histoire sans date. Le projet intervient autour de la jetée. C’est un parcours mémoriel au cœur des éléments, en dialogue avec le paysage, qui s’élance vers la mer. Il se décline selon différentes expériences liées à diverses formes du temps.
Le projet s’inscrit dans une autre temporalité, il permet de donner un sens à cette jetée qui se lie alors enfin à la ville. Il permet d’évoquer un temps quotidien qui est celui de la mer et du paysage marin. Ce temps est celui d’une respiration, d’un parcours sensible, de l’évocation d’une histoire oubliée et d’une mémoire collective qui sera peut-être alors enfin retrouvée.