El Fin del Mundo
Séoul, Corée du Sud

Boyoung Park

Jury :
Aurélie Godard - Directeur(trice) de Diplôme
Boris Bastianelli - Président(e) de Soutenance
Françoise Crémel - Enseignant(e) Extérieur(e)
Océane Ragoucy - Expert(e)
Lou Touzani - Jeune Architecte DESA
Marta Mendonça - Candide

« Bien souvent la mort se fait la gardienne des cités disparues : elle les précède, elle les annonce, et c’est au nombre des tombes que l’on peut le plus sûrement mesurer la puissance d’empire. »
Lucien Augé, Les Tombeaux, 1879

La redéfinition du cimetière comme enjeu majeur du paysage urbain.

Aujourd’hui la mort se dématérialise de plus en plus. Les morts étaient autrefois destinés à l’inhumation alors que leurs sépultures se dirigent de nos jours vers une forme plus "écologique". Ainsi, l’espace physique du cimetière perds peu à peu de son sens, les hommes cherchent à disparaître totalement sans laisser de traces.

Afin de s’adapter à ce nouveau mode de mort, quel peut être le rôle de l’architecture contemporaine ? Et si les cimetières de demain étaient des lieux faits pour les vivants ? Des lieux de sérénité, de recueillement et de repos où se tisse progressivement un récit plus narratif de la mort, par apposition à la fin brutale à laquelle elle est généralement résumée.

Bamseom, à proximité du centre de la ville de Séoul, en Corée du Sud, est une île naturellement formée par sédimentation. Elle est à l’heure actuelle sanctuarisée comme réserve naturelle destinée à la faune volatile et laissée à l’état sauvage.

Le Pont existant "Seogang", qui enjambe l’île, vient supporter une insertion architecturale méticuleuse et ponctuelle au sein de ce site préservé. Composant principal du projet, ce pont vient définir l’axe et la trame directrice de l’architecture qu’il génère. Les piles du pont, entre lesquelles une seconde voirie vient se loger pour compléter le tablier existant, définissent une série de cadrages et de séquences rythmant l’arrivée progressive dans le projet : un crématorium se développant sous forme de parcours cérémoniel linéaire à l’issue duquel les défunts sont transformés en diamant.