Nomad’s Land

Jean-François Desage

© Jean-François Desage

Nomad’s Land
L’Urbanité en quête d’un øutre-monde
La Rochelle (17), France
2ème Prix Meilleur Diplôme Automne 2023

Jean-François Desage
Formation Continue

Jury :
Maia Tüür - Directeur(trice) de Diplôme
Matthieu Breau - Président(e) de Soutenance
Stéphanie Mahé - Enseignant(e) Extérieur(e)
Claire Roullet - Expert(e)
Gil Bakhtiar - Jeune Architecte DESA
François Le Pivain - Candide


Ce trajet de recherche-projet traite de la relation entre sédentaires et nomades sur nos territoires, à travers la notion d’accueil et en réinterrogeant l’opportunité qu’offrent nos espaces communs pour l’inclusion de tous les modes d’habitat.

Le point de départ de cette interrogation, ce sont les images d’enfants jouant sur des amas d’encombrants en bordure de voie rapide, les images d’abris de fortune qui font malheureusement partie du paysage de nos villes, les images de véhicules de vie en situation de tolérance d’occupation sur des délaissés urbains.

Paul Virilio écrivait en 2009 dans l’exposition "Terre natale, ailleurs commence ici" :
« Le sédentaire est celui qui est partout chez lui [...] et le nomade, celui qui n’est nulle part chez lui, sauf dans les camps de transit, ici ou là. »

Depuis la cité de La Rochelle, j’ai entrepris l’analyse territoriale de sa bio-région pour comprendre son ancrage historique tourné vers l’accueil maritime et ses difficultés contemporaines d’accueil terrestre.

Ce fût l’occasion de collaborer avec les acteurs locaux pour analyser plus finement les enjeux spécifiques de l’accueil sur notre territoire. J’ai entrepris la réalisation de nombreux constats pour déterminer les problématiques spécifiques liées à l’habitat nomade ou temporaire sur l’intercommunalité. Puis j’ai imaginé des scénarios correctifs pour permettre l’émergence d’un maillage de lieux de vie perméable aux formes d’habitat non-ordinaires.

Plusieurs ateliers de co-conception ont été organisés :

  • Avec le service en charge de l’accueil des familles de voyageurs sur la CDA et les résidents de Laleu et de Dompierre-sur-Mer, pour recueillir leur parole et comprendre les besoins propres à chacune de ces familles en terme d’aménagement de lieux de vie adaptés. Cela fût également l’occasion d’échanger avec Aquitanis, l’opérateur en charge de l’aménagement de l’écoquartier de Bongraine à Aytré, l’agence Une autre ville, le mandataire du groupement de maîtrise d’œuvre, et l’association ANGVC, afin de commencer à imaginer d’autres possibles concernant l’inclusion de terrains familiaux dans ce futur quartier.
  • Avec les étudiants en Génie Civil de l’IUT de La Rochelle et l’association Altea Cabestan pour imaginer des équipement réversibles fournissant des habitations destinées aux personnes SDF qui restent en marge des dispositifs d’accueil existants. Nous avons collaboré avec les associations du territoire, La Matière et Remise à Flot, qui sont engagées dans l’économie circulaire. Les étudiants ont imaginé, lors d’ateliers coopératifs, des équipements low-tech produits à partir de matériaux de réemploi qui puissent être auto-réalisés par les associations locales et des collectifs d’habitants.
  • Avec Monsieur le Maire, sa première adjointe, et des élus du conseil municipal d’Aytré en charge de l’urbanisme, de l’écologie et de la culture, pour échanger sur mes recherches et intentions lors de la rédaction du mémoire.

Ce cheminement m’a amené à requestionner la marchandisation de nos territoires en privilégiant une démarche de ménagement de lieux de vie perméables aux formes d’habitats réversibles, organisés autour d’espaces communs partageables.

Un écosystème accueillant, au sein d’un maillage territorial interconnecté, qui permettrait de préserver l’habitat déjà-là en favorisant une forme de symbiose entre les vivants, humains et non humains.

Un quartier alternatif participatif, géré collectivement, qui offrirait l’opportunité de nouvelles formes d’organisations sociale et spatiale, dans l’esprit d’une plage ou d’un port urbain propice à l’escale.

Pour cela, nous devons jouer le rôle de neurotransmetteur et ainsi favoriser la circulation de l’information à travers des réseaux mycorhiziens ; participant de ce fait à l’interconnexion de ces différents organismes qui composent nos territoires par la mise en relation de ces énergies empreintes de bonne volonté pour changer notre vision du monde et ouvrir le champ des possibles.

Fabriquons ensemble des hétérotopies situées !

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