Une proposition de Carine Merlino, avec Reza Azard, architecte, enseignant à l’École Spéciale, et Pierre Meunier, metteur en scène à l’Académie Fratellini.
Un projet soutenu par Serge Bromberg, Lobster Films.

Buster Keaton était, selon Gilles Deleuze, "l’architecte dadaïste par excellence", in Cinéma 1, "L’Image-Mouvement", Minuit, 1984.

Contexte : 3 lieux, 1 hommage
À l’occasion des 50 ans de la mort de Buster Keaton, en 2016, plusieurs manifestations sont envisagées pour faire connaître notamment les qualités plastiques de ses 31 chefs d’œuvres (réalisés entre 1920 et 1929), dont un spectacle vivant avec l’Académie Fratellini qui aura lieu en juin 2015.

Dans ce cadre, un workshop est organisé comme une première étape, entre les étudiants de 1ère année de l’Académie Fratellini (encadrés par Pierre Meunier à partir de janvier 2014) et une dizaine d’étudiants en architecture sélectionnés à l’École Spéciale par Reza Azard et Carine Merlino.

Les étudiants en architecture seront invités à échanger, produire et tester des objets-structures avec les étudiants de l’Académie Fratellini dans le but de créer un spectacle prévu pour juin 2015.

Programme :
Déroulement du workshop du 17 juin au 8 juillet 2014 :

• 17 juin - 20 juin : workshop à l’Académie Fratellini
• 23 juin - 27 juin : workshop à l’ESA
• 30 juin - 8 juillet : workshop au Moulin Jaune

© Carine Merlino
Propos : L’univers Keatonien ou la géométrie en mouvement
Keaton débute au cinéma en 1917 à NY aux côtés de Fatty Arbuckle et monte rapidement son propre studio. "One Week", traduit en français par "La Maison démontable", est son premier film tourné en 1920. Ses thèmes de prédilection y sont déjà réunis : le possible déséquilibre des éléments lorsque deux êtres ou deux choses s’assemblent, et la poésie du renversement de situation. Le corps expressif met en mouvement des figures géométriques existantes. On voit ainsi apparaître des schémas particuliers sur lesquels sont basés l’ensemble des scènes comiques d’un même film : les variations sur le thème des parallèles domine très souvent.

Lignes, directions, contours, dimensions, aplats, ouvertures, mouvements, matière, épaisseurs... Il apparaît un certain réalisme de l’objet et une forte expressivité. Le flux est constant et le monde du rêve est très présent.

En passant du music hall au cinéma, Keaton ouvre des portes et des perspectives. Il créé des histoires autour de son personnage qui doit dépasser ses appréhensions dans un espace sans limite. Si la première scène est un huis-clos dans un centre-ville, une poursuite l’amène à parcourir des kilomètres pour rencontrer d’autres paysages. Avec très peu de moyens et par de simples effets, il évoque une recherche de légèreté face à la gravité.

Lui qui démontera une caméra pour comprendre son mécanisme (l’une de ses premières nuits sur un plateau de cinéma), il ne cessera de faire danser les figures géométriques pour exprimer la beauté du mouvement construit.

Ce cinéma est muet mais l’espace parle. Les images sont justes. Il n’y a quasiment pas de trucage. Les plans séquences dominent. Le mouvement des corps et des éléments crée toutes sortes de perspectives. On ne sait plus ce qui est stable ou mobile mais le tout participe d’une même dynamique : l’effet comique est assuré.

Thématiques et méthode :
Le workshop consiste à faire découvrir l’univers keatonien aux élèves et les amener à chercher des correspondances avec leur pratique et leur imaginaire. Il s’agit, à partir d’une analyse de son œuvre cinématographique proposée par Carine Merlino, de développer les thématiques récurrentes autour des figures géométriques présentes dans l’ensemble de ses films, et de les transposer en objets scénographiques mis à disposition des circassiens :

• Lignes, éléments et plans parallèles (rectangle, carré, losange…)
• La forme triangulaire et la pente
• La croix et la multiplication
• Le cercle et le point de fuite

En savoir plus sur :
academie-fratellini.com
lemoulinjaune.com